lundi 3 mars 2014

116. W16. 27 octobre 1952 Lettre de Jean Weiland au colonel Rémy

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
27 octobre 1952
Lettre de Jean Weiland au colonel Rémy
Incomplète

Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives départementales de Loire-Atlantique.
Référence :
Fonds 1694 W Affaires de guerre
Dossier 16 : attentat du 20 octobre 1941.

Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie (copie de l'original probablement manuscrit)

« 
JEAN R. WEILAND
PLACE DU Dr PAUL-MICHAUX
PARIS-XV°
AUTEUIL 23-02
                                                 Copie d’une lettre adressée le 27 Octobre 1952
                                                                         au Colonel REMY.


Mon cher Colonel,

On vient de commémorer à NANTES, avec juste raison le
sacrifice des 50 otages fusillés en Octobre 1941, par les Allemands,
en représailles de l’assassinat du Feldkommandant de NANTES.

Mais personne, que je sache, n’a parlé des 50 otages
complémentaires, qui devaient être exécutés dans les trois jours, et
qui ont eu la vie sauve.

Voici les faits :

Un matin d’Octobre 1941, le Préfet de la Loire-Inférieure,
M. DUPARD, que je connaissais, me téléphonait de Nantes et,
bouleversé, me mettait au courant du drame qui venait de se produire.

« Les Allemands, me dit-il, sont déchaînés. Ils ont déjà
fusillé 50 personnes et ils m’ont informé qu’ils en fusilleraient
50 autres – qui sont déjà désignées – si la police française n’a pas,
dans les 3 jours, trouvé les coupables, ce qui est impossible.
Toutes mes démarches, ajoutait-il, toutes mes protestations,
ont été vaines. Puisque vous êtes à Paris, que vous connaissez
ABETZ et que vous avez, en diverses circonstances, obtenu de lui
qu’il intervienne, faites quelque chose, je vous en prie. »

Sans hésitation je bondis rue de Lille et j’eus la chance
d’être immédiatement introduit auprès de l’Ambassadeur.

« Vous savez ce qui s’est passé à Nantes ? lui dis-je sans
préambule..
Hélas oui, me répondit-il, c’est bien triste.
C’est plus que triste, lui rétorquai-je, c’est monstrueux !
Cinquante innocents ont déjà payé pour le crime d’un salopard, et
cinquante autres vont encore expier pour un geste » qu’ils réprouvent
certainement. Vous ne pouvez pas assister impassible à un tel
massacre !
Mais que puis-je faire ? cela me dépasse… Les militaires
sont déchaînés, me dit Abetz, employant le même terme que le préfet
Dupard..
Comment, m’écriai-je, vous ne voulez rien faire !
A quoi bon nous rebattre les oreilles avec votre collaboration si
au premier obstacle vous vous dérobez !


Feuillet 2

MANQUANT  »

Notes


































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