samedi 8 mars 2014

143. 11Z. 15 février 1942 Lettre du MBF au général Keitel

Archives des Cinquante Otages de Nantes (1941)
15 février 1942
Lettre du MBF au général Keitel


Classement







Je transcris ci-dessous un document des Archives municipales de Nantes.
Référence :
Cote 11 Z : documents des Archives militaires allemandes
Fonds RW 35 1


Les documents sont foliotés (numéro en gras en haut à droite)
Les astérisques renvoient à des notes (sous la transcription)


TRANSCRIPTION
Dactylographie

« 
Der Militärbefehlshaber                                Entwurf                                        108
     in Frankreich, O.B.                                                                       15. Februar 42.
Nr.11/42 geh.Kdos.OB                           Geheime Kommandosache

                                                                                     2 Ausfertigungen
                                                                                     2. Ausfertigung

An den

Chef des Oberkommandos der Wehrmacht
Herrn Generalfeldmarschall Keitel


Herr Generalfeldmarschall!

Ich mußte mich, nachdem ich aus Pflichtgefühl meine Er-
krankung längere Zeit schwer vernachlässigt hatte, am
5. 2. auf dringendes Anraten der Ärzte krank melden.
Das beiliegende Attest ergibt das Nähere. Ich hatte zu-
nächst die Absicht, daraufhin meine sofortige Abberufung
zu erbitten, da ich eine Vertretung über eine so lange
Zeit nicht für angängig hielt, bat aber dann die Ärzte,
wiederum aus dem dem Offizier eigenen Pflichtgefühl
heraus, zu versuchen, durch scharfe Eingriffe den Ge-
sundungsprozeß möglichst abzukürzen, was, wie mein Nach-
satz im Attest ergibt, auch nicht ausgeschlossen ist.
Aus den Vorgängen der letzten Zeit, auch aus Ihrem
Fernspruch OKH/Gen.Qu.V NrII/887/42 geh. vom 3.2.42,
glaube ich jedoch entnehmen zu sollen, daß ich nicht mehr
das volle Vertrauen des Führers und meiner unmittelbaren
Vorgesetzten für meine Amtsführung besitze, das aber
ebenso wie eine gewisse Handlungsfreiheit gerade der
Militärbefehlshaber in Frankreich unter den in letzter
Zeit auf allen Gebieten schwieriger gewordenen Verhält-
nissen im besetzten Gebiet besitzen muß, wenn er nicht in


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                                                                                                                      109

schwere Gewissenskonflikte geraten und damit auch in sei-
ner Arbeitskraft und –freudigkeit, Selbstsicherheit und
Zielstrebigkeit erheblich beeinträchtigt werden soll.

Aus dieser Auffassung heraus fühle ich mich verpflichtet,
dem Führer im Interesse der mir heiligen Sache einen
Personenwechsel in der Führung der Militärverwaltung zu
empfehlen. Meine augenblickliche Erkrankung dürfte eine
gute Handhabe bieten, meinen Rücktritt, ohne in Frank-
reich politisches Aufsehen zu erregen, der Öffentlich-
keit erklärlich zu machen.

Ich habe stets in unermüdlicher Hingabe meinem Vaterland
und Führer gedient. Ich war der erste Generalstabsoffi-
zier, der sich bereits im Jahre 1911 der eben entstande-
nen Militärfliegerei widmete. Ich habe mir im Weltkriege
als 1.Generalstabsoffizier bei Divisionen, Korps, Armeen
und Heeresgruppen hohe Anerkennung erworben. Ich wurde
dreimal zum pour-le-Mérite eingegeben, den mir, bereits
zugesagt, die Revolution entriß. Ich habe 1919 als Erster
und zunächst Einzigster unter schwersten Bedingungen den
Kampf mit der Entente um die Wiederherstellung der Ehre
der Wehrmacht des Weltkrieges auf mich genommen und die-
sen Kampf auch im Reichstag über 5 Jahre nicht ohne Er-
folg durchgeführt. Sogar der damalige Reichswehrminister
und der damalige Chef der Heeresleitung sprachen mir sei-
nerzeit den „Dank des Vaterlandes“ für meine Tätigkeit aus.

Ich hab auch sonst im meinem nunmehr 45 Jahre währenden
Staatsdienst in höchster Uneigennützigkeit und unter rest-
loser Aufopferung meiner Gesundheit meinem Volk und Va-
terland gedient und jede Gelegenheit ergriffen, zur na-
tionalen und staatlichen Erneuerung beizutragen. (Ring der
Flieger, Jugendertüchtigung, Aufbau der Luftkriegsakade-
mie). Über meine Tätigkeit im besetzten Gebiet als Mili-
tärbefehlshaber in Frankreich glaube ich durchaus fest-


Feuillet 3

                                                                                                                      110

stellen zu können, daß in der ganzen Zeit meiner Amts-
führung Ruhe und Ordnung im Großen aufrecht erhalten
und das Land für die deutsche Kriegführung in nutzbrin-
gendstem, ausgedehntestem Ausmaße, weit über den Waf-
fenstillstandsvertrag hinaus ausgeschöpft wurde. Die
außerordentlichen Leistungen der Militärverwaltung wer-
den später erst einmal im vollen Umfange erkannt werden.

Mit Recht dürfte ich mich daher wohl mit ruhigem Gewis-
sen nunmehr einem zurückgezogenen Privatleben widmen
können, in dem Bewußtsein, meinem Führer, meinem Volke
und Vaterlands gegenüber stets restlos in vollster Un-
eigennützigkeit und unter Hingabe meiner ganzen Kräfte
meine Pflicht erfüllt zu haben.

Dankbar wäre ich, wenn mir bei meiner Abberufung noch
eine gewisse Zeit zur Fortsetzung der Behandlung in Pa-
ris genehmigt würde, damit nicht durch einen Ärzte- und
Behandlungswechsel der Heilungsprozeß wieder nachteilig
beeinflußt wird.

Ich bitte, meine bitte um Abberufung wohlwollend beim
Führer unterstützen zu wollen.

                                                    Heil Hitler!

(sans signature)
                                                    General der Infanterie.  »


TRADUCTION

« 
Le Commandant militaire en France, O.B.                      Projet
                                                                                                                      15 février 42
N° 11/42 Affaire de commandement secrète                  Affaire de commandement secrète

2 versions
2° version


Au

Chef du commandement suprême de la Wehrmacht
Monsieur le Maréchal Keitel


Monsieur le Maréchal !

J’ai dû, après avoir par sens du devoir très longtemps gravement négligé ma maladie, me déclarer malade le 5. 2. sur le conseil pressant des médecins. L’attestation jointe fournit les détails. J’avais tout d’abord pour cette raison l’intention de solliciter mon rappel immédiat, car je considérais une suppléance d’aussi longue durée comme impossible, mais j’ai alors prié les médecins, de nouveau par le  sens du devoir propre à un officier, d’essayer par des interventions sévères de raccourcir autant que possible ma guérison, ce qui comme mon post-scriptum sur le certificat le montre, n’est en effet pas exclu.

Des incidents des derniers temps, ainsi que de votre message téléphonique (télégramme ?) OKH/Gen. Qu. V N° II/887/42 secret du  3.2.42, je crois cependant devoir conclure que je n’ai plus la totale confiance du Führer ni de mes supérieurs immédiat pour la conduite de ma charge, ceci cependant aussi comme gerade le Commandant militaire en France doit disposer en zone occupée d’une certaine liberté d’action dans une situation devenue dans les derniers temps plus difficile dans tous les domaines, s’il ne doit pas

Feuillet 2

tomber dans de difficiles conflits de conscience et ainsi aussi être lésé de façon importante dans sa capacité de travail, son plaisir de travailler, son assurance et sa ténacité.

A partir de cette conception, je me sens obligé de recommander au Führer dans l’intérêt des choses qui me sont sacrées un changement personnel dans la conduite de l’administration militaire. Ma présente maladie devrait offrir une bonne occasion d’expliquer mon retrait à l’opinion publique, sans faire sensation en France.

J’ai toujours servi ma patrie et mon Führer avec une infatigable abnégation. J’ai été le premier officier de l’Etat-major général, qui dès l’année 1911 s’est consacré à l’aviation militaire alors juste née. Durant la Guerre mondiale, je me suis acquis en tant que 1° officier d’état-major général une grande reconnaissance dans les divisions, les corps, les armées et groupes d’armées. A trois reprises, on m’a remis la croix pour-le-Mérite, que la révolution m’a pour ainsi dire arrachée. En 1919, j’ai dans les plus difficiles conditions pris en charge le combat contre l’Entente pour le rétablissement de l’honneur de la Force armée (« Wehrmacht ») de la Guerre mondiale, als Erster und zunächst Einzigster,         et continué ce combat pendant 5 ans aussi au Reichstag, non sans succès. Et même, le ministre des Armées (Reichswehrminister) d’alors et le chef de la direction de l’Armée de terre d’alors m’ont exprimé à cette époque la « Reconnaissance de la Patrie » pour mon action.

J’ai aussi, autrement, servi mon peuple et ma patrie au cours de présentement 45 années au service de l’Etat dans le plus grand désintéressement et au sacrifice permanent de ma santé et saisi toutes les occasions de contribuer au renouveau de la Nation et de l’Etat. (Cercle des aviateurs, entrainement de la Jeunesse, mise en place de l’Académie de la guerre aérienne). En ce qui concerne mon action en zone occupée comme commandant militaire en France, je crois pouvoir tout à fait

Feuillet 3

affirmer que durant tout le temps de mon administration, le calme et l’ordre ont été dans l’ensemble maintenus et  le pays a été vidé (pillé ?) bien au-delà de l’accord d’armistice pour (les besoins de) la conduite de la guerre allemande, dans les dimensions les plus dilatées et les plus profitables. Les réalisation extraordinaires de l’administration militaire seront seulement un jour reconnues dans toute leur ampleur.

C’est à raison que, pour tout cela, je pourrais me consacrer à présent à une vie privée retirée avec la conscience tout à fait tranquille, avec la certitude d’avoir accompli mon devoir envers mon Führer, mon Peuple et ma Patrie toujours dans le plus total désintéressement et avec l’abnégation de toutes mes forces.

Je serais reconnaissant qu’il me soit accordé lors de mon rappel encore un certain temps pour continuer mon traitement à Paris, afin que la guérison ne soit pas influencée défavorablement par un changement de médecin et de traitement.

Je vous prie de vouloir bien soutenir ma demande de rappel auprès du Führer.

                                                                                              Heil Hitler !

                                                                                        Général d’infanterie »

Notes


































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